Dimanche  15 septembre 2024: 24ème Dimanche du temps ordinaire / B

Frères et sœurs Christ, bonjour!

Après avoir célébré hier la fête de la croix glorieuse, nous voici entrain d’écouter providentiellement le récit du serviteur souffrant qui nous ramène sans aucun doute au mystère le plus contradictoire de notre vie de foi: un messie qui finit par être crucifié. Au cœur de ce mystère, jaillit une question que Jésus adresse à nous tous : quelle image avons-nous de Jésus! Plus exactement quel Jésus recherchons-nous et en quel Jésus mettons-nous notre espérance ?

Frères et sœurs ! La pertinence des questions que je nous pose aujourd’hui trouve son sens dans les réponses que donnent les disciples à la question de Jésus : pour les gens qui est le Fils de l’homme ? À entendre les réponses, on se rend aisément compte de la méprise que les uns et les autres peuvent avoir du Christ! La série des méprises dont nous sommes les témoins renvoie fondamentalement aux nombreuses perceptions que nous pouvons avoir encore aujourd’hui de Jésus! À la suite des vendeurs d’illusions, de plus en plus nombreux, les hommes de notre temps veulent un Jésus taillé à la mesure de leurs besoins égoïstes et fantaisistes ! Ainsi ils sont nombreux ceux et celles qui se mettent à la recherche de Jésus dans des lieux très peu catholiques parce que justement ils font foi plus à ce qui se dit de Jésus qu’à ce que Jésus veut leur dire personnellement ! Les illusions qui leur sont vendues sont encore plus précieuses que l’expérience, l’inévitable expérience personnelle qu’il leur faut faire de Jésus et de son Église! Jésus ne veut pas se contenter de ce que nous avons entendu dire de lui, il y a tellement de faux prophètes et de faux pasteurs qui le vendent aux esprits faibles!

Nous comprenons alors pourquoi Jésus pousse chacun de nous à préciser ce que nous savons de lui! Sommes-nous toujours à rapporter ce que les autres disent ou sommes-nous désormais à même de répondre à la question : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »!

Chacun pourra répondre en puisant de son expérience personnelle avec le Christ! Chacun pourra répondre en allant fouiller au fond de son cœur ce que Jésus lui dit de lui même ! Pierre n’aurait jamais aussi bien répondu s’il n’avait pas entrepris d’établir cette relation avec le Maître au point de le reconnaître comme le Messie, l’envoyé de Dieu! Chacun de nous pourra-t-il dire à ses camarades, comme les admiratifs de Samarie: « Ce n'est plus à cause de ce que tu as dit que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le Sauveur du monde »!

Frères et sœurs, dans la liturgie de ce dimanche, Jésus nous amène à découvrir de lui un visage assez étonnant ! Celui que Pierre annonce comme le Christ, le voici qui le prend à contre pied et annonce qu’il devra passer par la passion pour entrer dans la gloire! Bien bizarre n’est-ce pas ! Ne nous arrive-t-il pas souvent d’être déçu par le Christ qui finalement se révèle à nous dans le silence, dans sa fragilité ? Ne sommes-nous pas souvent surpris que le Christ échappe à nous catégories pour se révéler à nous comme un serviteur qui plus est, un serviteur souffrant? Avouons-le, il est bien différent de ce Christ que les gourous ne font miroiter qui n’a pas le choix que de satisfaire aveuglément nos désidératas ! Frères et sœurs en Christ, nous devrions plutôt avoir peur d’un tel évangile qui nous promet un el dorado sans peines et croix car tout autre évangile que celui de la croix de Jésus Christ est une tromperie! Réveillons-nous et ne nous laissons séduire ! La croix fait partie de notre marche à la suite du Christ, comme nous pouvons le lire dans l’évangile de ce jour : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même,

qu’il prenne sa croix et qu’il me suive ». Les témoignages, s’ils veulent être honnêtes sont nombreux qui nous  nous exposent le cas de ces fils et filles de Dieu qui, dans le souci de sauver leur vie s’en vont à la recherche du bonheur et finissent par perdre leur vie !

Cave ne cadas! Prenons garde de tomber!

Père Sylvain YAI, Dassa !