DIMANCHE 25 MAI 2025 / 6ème DIMANCHE DE PAQUES / C
Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !
Durant toute la cinquième semaine de ce temps de Pâques, la question qui a porté la trame de ma méditation des textes qui nous été proposés est celle-ci : Qu’est-ce qui fait le chrétien ? Il me semble que les textes de ce dimanche viennent comme pour nous permettre de faire la synthèse des réponses possibles à cette question.
Nous commencerons, en nous inspirant de ce qui a failli porté la division au sein de la communauté, par dire ce que n’est pas le chrétien. En effet, la page du livre des Actes des Apôtres que nous avons écoutée en première lecture, indexe des gens qui viennent semer du trouble en enseignant : « Si vous n’acceptez pas la circoncision selon la coutume qui vient de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés ». L’implication logique de cette assertion suggère qu’il faut des pratiques physiques pour être sauvé. Et il faut le reconnaître, il se peut que chacun de nous en soit là dans son approche de sa relation avec Dieu. Nous avons vite fait de penser que ce sont les actes extérieurs, et les gestes corporels qui sont importants pour traduire notre foi et nous valoir les faveurs de Dieu. Dans la lettre réponse des Apôtres et des Anciens, nous pouvons lire : « l’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas faire peser sur vous d’autres obligations… ». Et Dieu sait que nous avons des obligations dont nous nous chargeons et qui ne sont pas forcément ce que Dieu attend de nous. Au-delà des attitudes et postures facilement identifiables par le commun des mortels, Dieu attend de nous une attitude spirituelle qui trouve son écho dans l’évangile de ce jour.
« Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » ! Voilà l’indice le plus sûr, sans filtre ni enjoliveur, qui dit qui est chrétien et qui ne l’est pas. Avec le texte de l’évangile de ce jour, il nous est loisible de déterminer trois attentes que le monte est en droit d’espérer du chrétien. D’une part, le chrétien vit sous la mouvance de l’Esprit Saint. En effet, parce qu’aimant Jésus et pour garder sa parole, le chrétien se doit de faire de l’Esprit Saint son meilleur ami, un ami qu’il reçoit comme fruit de la promesse de Jésus. Alors tout ce qu’il entreprendra sera conforme à la parole de Jésus. D’autre part, il doit accueillir la paix et devenir un témoin de la paix. S’il est une bonne nouvelle que les anges ont annoncée à la naissance de Jésus, est la paix aux hommes qu’il aime. Aimer le Christ, et donc devenir chrétien, c’est en définitive vivre de cette paix et la porter autour de soi afin que le monde soit transformé, sous le ferment de l’œuvre pacifique des chrétiens, en un monde de paix, pacifié et pacifique. Et d’une autre part, enfin, il doit être semeur de joie. Dans la finale de l’évangile de notre dimanche, Jésus affirme : « Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie » ; ceci comme pour nous dire que notre joie, celle qui nous habite et que nous partageons avec nos frères et sœurs, est le lieu manifeste de notre amour pour le Christ. Vivre dans la joie, qui est une marque assez remarquable de ceux et celles qui vivent dans le Christ, est peut-être la plus belle preuve de notre appartenance au Christ, surtout au cœur d’un monde où tout ne fait qu’appeler au stress, à l’angoisse, à la détresse, au suicide et j’en passe.
Pour le dire autrement, ce qui fait de nous des chrétiens, n’est rien de physique ni d’ostentatoire ! Et s’il y a quelque chose à prouver, c’est notre manière de dire notre joie d’appartenir au Christ, de cultiver la paix et d’être des témoins de son amour. Et je puis nous le garantir, frères et sœurs, « Vous agirez bien, si vous vous gardez de tout cela. Bon courage ! »
Père Sylvain YAI, Togbin
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