DIMANCHE 23 MARS 2025 / 3ème DIMANCHE DU TEMPS DE
CAREME / C
Frères
et sœurs dans le Christ, bonjour !
L’évangile que l’Eglise notre Mère nous propose en ce
dimanche pose une problématique à laquelle la première lecture et le psaume
responsorial viennent nous aider à répondre. Dieu punirait-il le péché de
l’homme en l’accablant de malheur ? En partant des perceptions générales,
la réponse que l’on est tenté de de donner est affirmative. C’est évident que
Dieu punit le péché en châtiant l’homme ! N’est-ce pas qu’il est
écrit : « Chez ceux qui me haïssent, je punis la faute des pères sur
les fils, jusqu’à la troisième et quatrième génération » (Ex 20, 5) ?
En venant rapporter à Jésus ce qui est arrivé à ceux-là que Pilate a massacrés
en mélangeant leur sang au sacrifice qu’ils offraient, ces pharisiens étaient
pleinement dans la logique deutéronomiste. C’est une thèse bien plus large qui
va expliquer la chute d’Israël et la déportation par la désobéissance à Dieu.
De manière plus claire, si Israël a connu la chute et la déportation, c’est
parce qu’il n’est pas resté fidèle à Dieu, c’est à cause de ses péchés. Et pour
appliquer cette thèse deutéronomiste à la page de l’évangile que nous avons
écoutée, on pourrait dire, pour rester dans la logique des rapporteurs de
l’événement, que c’est à cause de leurs péchés que ces Galiléens ont été
massacrés. N’est-ce pas que nous sommes aussi tentés, à plusieurs reprises de
tomber dans cette manière de voir les choses, toutes les fois que nous nous
demandons : « Qu’ai-je fait à Dieu pour mériter tout
ceci ? »
En réponse aux rapporteurs de l’événement, et ainsi à
nous tous, Jésus nous ramène à découvrir le vrai visage de Dieu qui rime fortement
avec le nom par lequel il a voulu qu’on l’appelle de génération en génération.
Il veut aussi nous apprendre comment faire pour ne pas subir de tels sorts.
Dans la première lecture de ce dimanche, en effet, Dieu pour s’adresser à
Moïse, nous convainc du fait qu’il voit la misère de son peuple en Egypte et
qu’il entend le cri de son appel. La bonne nouvelle est qu’il ne se contente
pas d’être le témoin passif de ce qui leur arrive, mais il prend la décision
d’agir pour le bonheur des fils de son peuple. Il envoie Moïse pour être la
main qui sort Israël du danger dans lequel il était et se déclare comme
« Je suis », entendez, "Je suis avec vous". Cette présence
rassurante de Dieu auprès de son peuple n’a pas la faiblesse d’être altérée
même pas quand les fils d’Israël choisissent d’aller loin de Dieu. Le psaume de
ce jour fait bien l’éloge de Dieu dans ce sens : « Car il pardonne
toutes tes offenses et te guérit de toute maladie… Il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d’amour et de tendresse ». Comment Dieu si prévenant
peut-il punir sans se reprendre ? Comment peut-il être en procès pour
toujours contre sa créature ?
Et aussi quel bonheur pour l’homme qui coopère à la
grâce miséricordieuse de Dieu en prenant des chemins francs et sincères de
conversions. En entendant Jésus, en ce jour, il est clair pour nous que ce n’est pas Dieu qui nous maintient
dans les liens du mal en nous châtiant, mais c’est fondamentalement notre
obstination dans le mal qui nous menace jour et nuit. Il nous faut, comme on le
dit, arrêter de tirer le diable par la queue et de jouer à la victime après.
Dieu ne veut pas la mort du pécheur, mais aussi puissant qu’il est, il ne
pourra jamais nous sauver du mal si nous ne choisissions pas les chemins de
conversions, si nous ne changeons pas de cœur et de vie. Toute l’invitation du
temps de carême gravite autour de cela : convertissez-vous et croyez à la
Bonne Nouvelle.
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Merci infiniment à tous