DIMANCHE 10 NOVEMBRE 2024 / 32ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE / B

Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !

Nous avons suivi, certainement avec beaucoup d’admiration, le récit de la merveille de Dieu dans la vie de cette veuve de Sarepta. De son attitude, je voudrais retenir deux vertus capitales pour notre vie de chrétien et surtout pour notre société contemporaine.

Le premier lieu où le récit de la veuve de Sarepta instruit notre vie est son hospitalité sans discrimination. Voilà un quidam dont elle ne sait rien, mais qui se présente à elle et lui fait des demandes. Elie, qu’elle n’avait pas encore identifié comme le prophète de l’Eternel, lui demande de l’eau et de la nourriture. L’attitude de la veuve qui a consisté à accepter de lui rendre le service lui vient peut-être de sa crainte de Dieu et de sa connaissance de la loi. En effet, en accueillant et en se montrant bienveillante, malgré sa condition précaire, la veuve entre dans une grande tradition chez les juifs qui veut que l’étranger soit accueilli et soit traité sans molestation (Ex 19,34). Avant elle, Abraham s’est montré accueillant envers les visiteurs de Mambré, comme beaucoup d’autres personnages dans les Saintes Ecritures. Ce sens de l’hospitalité, en plus du fait qu’il est une attitude que la tradition recommande, remonte aussi au fait que le juif ne devait pas oublier qu’il a été aussi un émigré. Ce principe de l’accueil doit rentrer dans notre ligne de mire, nous aussi, en ces moments où il y a si tant de déplacés pour des causes et raisons diverses. Les bénédictions qui ont découlé dans la vie d’Abraham, comme dans celle de la vie de la veuve de Sarepta dont nous avons écouté le récit aujourd’hui, nous convainquent sans peine de la valeur et des bienfaits de l’accueil et de l’hospitalité, car nous ne l’apprenons que assez bien, en ouvrant nos portes et nos vies à l’étranger, c’est bien évidemment à Dieu que nous les ouvrons. Il est beau ce chant qui nous rappelle : « ne ferme pas ta porte à l’étranger, tu risquerais de la fermer sur l’ange du Seigneur, sur l’ange du Seigneur venu te visiter, sur l’ange du Seigneur qui passe dans ta vie ».

Le second lieu de témoignage éloquent du texte pour nous aujourd’hui est cette audace de la foi et la confiance. D’abord pour le prophète Isaïe qui arrive à Sarepta sous l’ordre de Dieu. Il ose demander du pain à une inconnue et la convainc de le faire malgré l’exposé assez triste qu’elle a fait de sa condition. Cette audace qui s’accompagne de promesse de la part de Dieu. Mais aussi l’audace de la femme qui accepte de faire comme un inconnu le lui demande. Sur la parole de cet inconnu sorti de nulle part, elle va sacrifier tout ce qu’il lui reste pour vivre. Mais que ce soit pour le prophète et pour la veuve, tous deux ont compris que c’est Yahvé qui a parlé, alors il faut oser : « N’aie pas peur, va, fais ce que tu dis. Mais d’abord cuis-moi une petite galette et apporte-la moi, ensuite tu en feras pour toi et ton fils. Car ainsi parle le SEIGNEUR, Dieu d’Israël : Jarre de farine point ne s’épuisera, vase d’huile point ne se videra, jusqu’au jour où le SEIGNEUR donnera la pluie pour arroser la terre ». La suite nous renseigne qu’il en a été comme le Seigneur l’avait dit par son prophète : « La femme alla faire ce qu'Elie lui avait demandé, et pendant longtemps, le prophète, elle-même et son fils eurent à manger. Et la jarre de farine ne s'épuisa pas, et le vase d'huile ne se vida pas ».

Frères et sœurs dans le Christ, cette merveille que Dieu a faite par le truchement de son prophète, il le renouvelle chaque jour pour qui sait oser la confiance avec lui. Il ne le fait d’ailleurs par le biais d’un prophète, par ce qu’il a établi comme médiateur entre les hommes et lui, son Fils unique. C’est lui que l’auteur de l’épitre aux Hébreux identifie comme le grand Prêtre qui se tient « maintenant pour nous devant la face de Dieu ». Il a une fois pour toutes offert le sacrifice de sa propre vie. Nous le croyons désormais, quiconque lui obéit n’est pas confondu, mais retrouve la grâce et la miséricorde. Les disciples l’auront compris quand dans l’épisode de la pêche miraculeuse, ils ont fini par faire comme le Maître le leur avait demandé : « Nous avons peiné toute la nuit, sans rien prendre ! Mais sur ton ordre, je jetterai le filet… ». La suite nous la connaissons ! L’audacieuse obéissance à la parole de Jésus a produit le miracle… Comme pour la veuve de Sarepta, prions pour que dans nos vies et pour notre bonheur, jarre de farine point ne s’épuise et vase d’huile point ne se vide…

Père Sylvain YAI, Togbin

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