TEMPS ORDINAIRE / B

Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !

En accueillant les textes de ce dimanche, ce qui s’offre à nous comme bonne nouvelle est que Jésus est la réponse de Dieu à nos appels de détresse. La première lecture reprend la promesse de Dieu au peuple d’Israël de lui redonner sa joie. Il l’invite même déjà à cette joie. A en croire au contexte, il s’agit d’un peuple qui vit un malheur loin de sa terre natale, qui est assujetti à des peines tant physiques que morales. Il se sent abandonné, délaissé. « Dieu, fais-nous revenir, que ton visage s’éclaire et nous serons sauvés » (Ps 79), voilà le cri de confiance que le peuple a su lancer vers son Dieu, et voici, dans le texte de Jérémie, en première lecture de ce jour, la réponse de Dieu : « Poussez des cris de joie pour Jacob, acclamez la première des nations ! (…) Voici que je les fais revenir du pays du Nord, que je les rassemble des confins de la terre ; parmi eux, tous ensemble, l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte et la jeune accouchée ; c'est une grande assemblée qui revient ». Cette parole de délivrance, invitant autrefois les fils de Jacob, à la joie, s’adresse à nous, et bien plus que revenir d’un lieu physique, c’est de l’exil, lieu de malheur et de détresse, dans lequel nous ont plongés nos péchés que Dieu nous invite à revenir. Pour peu que nous prenions conscience de notre exil et que nous manifestions notre ardent désir d’en revenir, nous pouvons aussi, entendre pour notre bonheur, cette belle déclaration de Dieu : « Je suis un père pour Israël, Ephraïm est mon fils aîné ».

Cette main tendue de Dieu pour sauver l’homme a connu plusieurs visages, mais celui que le Christ nous donne de connaître est celui qui est le plus parfait. Oui Jésus se présente comme la réponse éternelle et pérenne de Dieu au cri de l’homme en détresse, que celle-ci soit physique (comme les maladies, les situations préoccupantes de l’homme) ou morale (les situations déchirantes dans lesquelles nous mettent nos péchés). Et pour le faire, Jésus se présente à nous comme le Grand Prêtre, engendré par Dieu, qui « est établi pour intervenir en faveur des hommes dans leurs relations avec Dieu ; (qui) doit offrir des dons et des sacrifices pour les péchés ». Il ne le fait pas simplement en offrant des sacrifices à renouveler chaque jour, il l’a fait une fois pour toutes, en s’offrant lui-même. Pour nous, Jésus est devenu le prêtre, l’autel et la victime. Le prêtre parce que c’est lui qui offre le sacrifice qui nous obtient la paix près de Dieu ; l’autel parce qu’il est le signe de cette présence de Dieu qui agrée nos prières et nos offrandes ; la victime parce qu’il est celui qui est offert, l’agneau immolé pour notre rachat.

De manière plus concrète, Bartimée en fera l’expérience dans l’épisode marcien qui nous est proposé en ce jour. Bartimée est le prototype de ceux qui gisent dans l’inconfort de l’infirmité, de la maladie, de la détresse et même du péché. Il est l’image de ces oubliés de la vie, de ceux-là qu’on contraint au silence, dont le cri est journellement étouffé, ceux dont les initiatives de rapprochement avec le Christ sont détruites par les contre témoignages. Mais il est aussi l’exemple de ceux qui ont compris que seul Jésus est et a la solution à leur détresse et qui malgré tout ce qui peut leur être un frein, s’accrochent à chercher auprès du Seigneur, leur salut. Pour Bartimée, au détour de ce chemin sortant de Jéricho, Jésus, comme il l’a été dans tout l’évangile, se montre comme la réponse de Dieu à son cri de détresse. Bartimée l’a appelé et son cri est parvenu jusqu’à lui, et Dieu lui a manifesté sa grâce. Comme pour cet aveugle de Jéricho, Dieu met Jésus aux croisées de nos lieux de misère, de nos souffrances, de nos péchés. Saurions-nous, nous aussi, lancer nos cris vers lui, pour obtenir grâce et miséricorde ? « Seigneur, entends ma prière : que mon cri parvienne jusqu’à toi ! Ne me cache pas ton visage le jour où je suis en détresse ! Le jour où j’appelle, écoute-moi ; viens vite, réponds-moi ! » Qu’il en soit ainsi pour nous, amen.

Père Sylvain YAI, Togbin

Commentaires

  1. Bonjour Abbé. La substance du message est reçue et bien saisie. Merci infiniment. Excellente journée dominicale.

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