DIMANCHE 20 OCTOBRE 2024 / 29ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE / B

Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !

Dès le début de la première lecture de ce dimanche, l’auteur sacré prononce une phrase effrayante : « Broyé par la souffrance, le Serviteur a plu au Seigneur » ! La question est de savoir comment, broyé par la souffrance, on peut plaire au Seigneur ? Dieu prendrait-il plaisir à la souffrance de son Serviteur ? Ce serait horrible de croire une seule seconde que Dieu puisse prendre un quelconque plaisir à la souffrance d’un homme, mais comment concilier cette manière de voir avec tout ce que nous savons par ailleurs, à savoir que Dieu est Amour...

Bien plus que de donner une réponse à cette seule question, je vous propose, aujourd’hui, de répondre plutôt à une question plus englobant : Comment, en considérant notre vie de chrétien, et en nous inspirant des textes de ce dimanche, pouvons-nous plaire à Dieu ? Parce qu’il me semble que c’est là l’objectif de toute notre vie de serviteur de Dieu ?

Nous découvrirons une première manière de plaire à Dieu dans l’attitude du Serviteur souffrant. Nous comprendrons alors qu’il est possible, même au cœur de la souffrance de plaire à Dieu. Non pas tant que notre souffrance donne du plaisir à Dieu, mais que notre attitude de confiance et de fidélité nous rend agréables devant lui. Il s’agit, au cœur de la souffrance, d’adopter une attitude que Dieu peut agréer, une attitude faite de discernement de la main de Dieu à l’œuvre pour notre sanctification ; et nous aurons compris alors que de tout mal, Dieu peut nous aider à faire sortir un bien ! Nous plairons à Dieu quand nos souffrances ne nous éloigneront pas du chemin de la justice et de la foi. Cette fidélité à Dieu est en fait la reconnaissance de celle de Dieu qui, depuis toute éternité, ne nous abandonne jamais.

Nous découvrons une autre manière de plaire à Dieu dans la manière d’être prêtre de Jésus, qui ne l’est pas à la manière des juifs. En imitant Jésus qui est capable, tout grand Prêtre qu’il est, de compatir à notre faiblesse, nous devons savoir que c’est aussi dans notre sensibilité à la vie de nos frères et sœurs que nous pouvons plaire à Dieu. Comme il a envoyé son Fils dans le monde, Dieu nous envoie nous aussi, pour que nous puissions être les sacrements de sa sollicitude à l’endroit des sans moyens, des sans voix, des marginalisés de la société. Jésus n’a pas éprouvé de honte d’être appelé notre frère, il a assumé en toute simplicité. Il nous fait découvrir ainsi que l’amour de Dieu est un amour incarné et que notre amour pour Dieu ne peut passer que par l’amour pour nos frères et sœurs.

Nous découvrons enfin une troisième manière de plaire à Dieu dans la réponse de Jésus aux fils de Zébédée. En effet, on peut choisir de redire autrement la question des deux frères qui demandent au Maître de se savoir l’un à sa droite et l’autre à sa gauche en y voyant leur manière à eux de demander comment plaire à Dieu, puisqu’au dire de Jésus, c’est au Père d’attribuer lesdites places ! Nous sommes donc toujours dans le registre de plaire à Dieu. Alors Jésus, en réponse, dans l’évangile d’aujourd’hui, donne deux manières. D’abord boire à la coupe qu’il va boire et être plongé dans le baptême qu’il va recevoir. Pour dire que pour plaire à Dieu, il faut accepter de prendre sa croix à sa suite. Si le serviteur n’est pas plus grand que son maître, il ne peut pas plaire à ce dernier, s’il ne fait pas comme lui. Pour plaire à Dieu, le Serviteur souffrant, que l’on identifie à Jésus, a été broyé, il a connu des tourments… Les deux frères ne s’attendaient certainement pas à ces conditions, mais ils doivent s’y faire s’ils veulent vraiment être avec Lui dans sa gloire. Ensuite, l’autre manière que Jésus propose dans l’évangile de ce jour, est le service des autres. Oui, pour plaire à Dieu, il faut bien trancher avec les manières d’être et de faire des gens de ce monde. Pour plaire à Dieu, il faut accepter d’être celui qui sert, celui qui se fait le plus petit, celui qui saute ses galons, fait taire son orgueil, se détache de son ego et qui se fait l’humble serviteur des autres, qui se met à genou pour laver les pieds des autres, exactement comme font les esclaves. C’est ce que Jésus a fait, et voilà pourquoi, Dieu l’a élevé.

Père Sylvain YAI, Togbin

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