L'importance de l'écoute dans notre relation avec Dieu

 

DIMANCHE 1^er SEPTEMBRE 2024 / 22^ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE / B

Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !

En ce dimanche, les textes nous appellent à l’écoute. Elles sont nombreuses les occurrences qui nous rappellent ce devoir de savoir écouter les décrets et les ordonnances du Seigneur. Chacun des textes de ce dimanche nous fait découvrir un aspect assez riche de la vertu de l’écoute.

D’une part, avec la première lecture, écouter  prend le sens de « audire », c’est-à-dire le fait de s’appliquer à entendre, de prêter son attention à ce que le Seigneur dit. Cela nous amène concrètement à prendre conscience que le Seigneur nous parle et qu’il a un message pour nous. Ce qui, dans la finale de la première lecture de ce dimanche, a fait la fierté du peuple d’Israël, demeure justement dans le fait qu’il constitue un peuple à qui son Dieu s’adresse, à la différence des autres peuples. Il est tout autant fier parce que par sa parole qu’il adresse à son peuple, l’Eternel se fait proche de lui, toujours disponible à entrer en dialogue et en communication avec lui. Le Dieu d’Israël est un Dieu communicateur, il est un Dieu qui s’adresse à son peuple. Et le premier pas que le peuple a à faire restera donc de prêter oreille à ce Dieu qui a à lui dire. Au cœur de notre génération, faite de bruits excessifs, le message de ce dimanche nous affirme la nécessité d’écouter non seulement Dieu, qui continue d’avoir tant à nous dire, mais aussi nos frères et sœurs, qui sont la voix de Dieu pour nous.

D’autre part, avec la deuxième lecture, le sens du mot écouter évolue et ne se limite à  un acte passif. Il nous appelle à faire suivre l’écoute de la mise en pratique de ce qui a été écouté. Saint Jacques, dans l’épître qui nous est proposée, dit clairement : « Accueillez avec douceur la Parole semée en vous ; … Ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion ». Ecouter seul ne suffit donc plus, il en faut plus. Il faut mettre en pratique le message reçu. Voilà l’attitude que Dieu attend de nous vis-à-vis de sa Parole. Il attend que nous accueillions son message, qu’il imprègne tellement nos vies et les transforment. Il attend que nous puissions construire nos vies, dans tous les domaines, autour de ses décrets et ordonnances. Au cœur de notre monde, où le relativisme bat tout en brèche, le message de Dieu en ce dimanche nous interpelle sur notre relation à la parole de Dieu : est-elle véritablement la lampe de nos routes ? Est-elle véritablement la boussole de nos décisions ? Reste-t-elle toujours fondamentale dans nos vies ?

D’une autre part, enfin, dans l’évangile, Jésus nous fait découvrir un nouveau sens du mot écouter. Ici le mot écouter prend ses distances avec  une écoute teinte d’hypocrisie. Il ne s’agit plus d’écouter pour écouter, comme Jésus peut le reprocher à ces auditeurs : « Ce peuple m’honore du bout des lèvres, mais son cœur est loin de moi… » Dans la problématique de l’évangile de ce jour, Jésus pointe du doigt l’observance servile des lois et préceptes dont les docteurs de la loi accablent les peuples. Jésus ramène à ce qui est essentiel : écouter les commandements du Seigneur avec intelligence. Ecouter signifie donc pour Jésus, de savoir reconnaître les véritables lieux où Dieu nous attend. Il ne veut pas que sa Parole soit écoutée de manière superficielle, il veut qu’elle travaille nos cœurs et provoque, justement, le changement de l’intérieur de notre cœur. C’est à notre cœur que la Parole de Dieu veut d’abord s’adresser. Et c’est avec notre cœur que  nous devons l’écouter. Alors peaufinés par les bienfaits de cette Parole, nos cœurs deviendront, non plus des terriers de pensées perverses, mais des réserves de belles dispositions telles que la deuxième lecture ne manque pas de nous le rappeler : « Devant Dieu notre Père, un comportement religieux pur et sans souillure, c’est de visiter les orphelins et les veuves dans leur détresse, et de se garder sans tache au milieu du monde ».

Père Sylvain YAI, Calavi