DIMANCHE 29 SEPTEMBRE 2024 / 26ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE / B
Frères
et sœurs dans le Christ, bonjour !
J’ai bien envie, d’entrée, de nous poser une
question : qui est celui qui appartient au Christ ? En nous appuyant
sur les textes de ce dimanche, je veux bien élargie la question, en la
monnayant davantage ? Le plus important pour nous, est-il de faire partir
de la communauté du Christ ou d’appartenir au Christ ? Quels sont les
critères qui établissent notre appartenance au Christ ?
Pour avoir écouté ou lu les textes que l’Eglise nous
propose en ce dimanche, nous pouvons approcher ces interrogations en nous
intégrant trois principes. Le principe de la communauté qui marche vers
l’appartenance totale au Christ, le principe de la communion au Christ qui fait
le disciple et le principe de l’autodétermination à la suite du Christ !
La première lecture de ce jour nous expose le désir
fermement formulé par Moïse de voir le peuple dont il a la charge devenir un
peuple de prophète, c’est-à-dire un peuple complétement acquis à la cause de
Dieu, un peuple qui se voue totalement à la cause de Dieu. On comprend bien
évidemment que la vocation de la communauté n’est pas de travailler à
l’exclusion des uns au profit des autres, encore moins de cultiver un élitisme
qui aurait l’apanage d’embrigader les grâces de Dieu. C’est tout le peuple de
Dieu qui est appelé à devenir communauté en marche vers l’appartenance à Dieu.
Et comme hier au temps de Moïse, il devrait en être ainsi pour l’Eglise de
notre temps. Avec Moïse, nous rêvons aussi : « Ah ! Si le SEIGNEUR
pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le SEIGNEUR
pouvait mettre son esprit sur eux ! » Oui nous rêvons nous aussi de
communautés de croyants où les dons de l’Esprit se manifestent, où les
charismes ne sont pas à combattre, mais à discipliner et à être accompagnés.
Le deuxième principe nous est proposé par la première
partie de l’évangile de ce jour. Pendant que Jean réservait le privilège d’agir
au nom du Christ aux seuls qui étaient physiquement proches de lui, au risque
d’éteindre le souffle de l’Esprit dans les autres (« qui ne sont pas de
ceux qui nous suivent »), Jésus recentre le critère : « celui
qui n’est pas contre nous est pour nous ». Oui frères et sœurs dans le
Seigneur, ce qui nous fait disciple du Christ, n’est pas tant l’appartenance à
une communauté, à un groupuscule, ou à un "club" qui se réserverait
le privilège d’exclure certains, mais beaucoup plus notre communion profonde
avec lui. Ce qui nous constitue véritables disciples du Christ, c’est notre
être pour le Christ, avec le Christ, et par le Christ. Les seuls critères
canoniques ou de formes ne suffiront plus pour désigner les membres du Corps du
Christ, car Comme le disait saint Augustin : « II y en a qui se
croient dedans et qui sont dehors ; il y en a qui se croient dehors et qui sont
dedans ».
L’ultime principe que je voudrais retenir pour nous
est celui de notre autodétermination à la suite du Christ ! Entendre la
dernière partie de notre évangile du jour nous permet de comprendre que ce qui
nous détermine à la suite du Christ, est cet effort inévitable que nous faisons
sur nous-mêmes pour correspondre à ce qu’il attend de nous. Concrètement,
frères et sœurs, ce qu’il faut exorciser pour que nos communautés reflètent ce
qu’elles sont appelées à être, c’est ce qui, en nous, la corrompt, ce qui en
nous la défigure. Car la laideur qui entache la figure de nos communautés,
c’est le péché et c’est contre lui qu’il faut se battre et non contre des
frères et sœurs que nous jugeons souvent de manière trop hâtive. Jésus le dit
clairement aujourd’hui, et peut-être nous faut-il prendre à la lettre ce qu’il
nous dit : « Celui qui est un scandale, une occasion de chute pour un
seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui
attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la
mer ».
Père Sylvain YAI, Togbin
Bonjour Abbé. Merci beaucoup pour le message. Excellente journée dominicale.
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