DIMANCHE 22 SEPTEMBRE 2024 / 25ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE / B
Frères
et sœurs dans le Christ, bonjour !
Les textes de ce dimanche nous exposent les hiatus qui
peuvent exister dans notre relation avec le Seigneur. J’entends par hiatus,
cette rupture que nous créons entre ce que le Seigneur attend de nous et ce que
nous lui offrons. En abordant les textes de ce jour, je voudrais relever trois
hiatus préjudiciables à notre vie de foi et que l’Eglise met en exergue.
Dans un premier temps, en me basant sur la première
lecture, je voudrais évoquer le hiatus
dans notre pensée. La scène à laquelle nous avons assisté dans la première
lecture nous permet de révéler que la pensée de l’homme peut être pervertie
dans des machinations contre le juste. Pendant que le juste s’efforce de plaire
à Dieu à travers une conduite irréprochable, les impies, qui ne sont pas amis
de Dieu, cherchent à l’attirer dans le trou. Et voici ce qu’ils disent :
« Attirons le juste dans un piège, car il nous contrarie, il s'oppose à
nos entreprises, il nous reproche de désobéir à la loi de Dieu et nous accuse
d’infidélités à notre éducation ». Il faut reconnaître justement que la
vie du juste, l’ami de Dieu, devrait interpeller les manières de faire et de
vivre des impies, parce que toute tournée vers Dieu, elle questionne leur
fidélité à la loi de Dieu ! Au cœur de ce hiatus, le juste, plutôt que de
se pervertir à son tour, est appelé à tenir bon et à rester fidèle à Dieu. Il
devra essayer de tenir le coup en s’appuyant sur sa foi et se disant « Dieu
ne m’abandonnera pas ».
Dans un deuxième temps, en partant de la deuxième
lecture, je voudrais souligner le hiatus dans nos manières de vivre en
communauté. Pendant que le monde attend de nos communautés qu’elles soient le
lieu de la manifestation de l’amour donné et vécu, nous pouvons constater avec
Saint Jacques qu’il peut arriver et c’est quelques fois très récurrent,
qu’elles sont le théâtre de contre témoignage. Mais avant de devenir une
gangrène qui mine la communauté, c’est de l’intérieur de nous-mêmes que
naissent les conflits et les guerres. Ecoutons plutôt ce que nous dit l’apôtre
Jacques : « D'où viennent les guerres, d'où viennent les conflits
entre vous ? N'est-ce pas justement de tous ces désirs qui mènent leur
combat en vous-mêmes ? » Oui frères et sœurs, en Christ, ce hiatus entre
l’idéal de ce qui doit sortir de nos cœurs et de nos communautés, entrave
gravement le témoignage de notre vie de chrétien et freine l’efficacité de
notre vie de prière : « Vous êtes pleins de convoitises et vous
n'obtenez rien, alors vous tuez ; vous êtes jaloux et vous n'arrivez pas à vos
fins, alors vous entrez en conflit et vous faites la guerre. Vous n'obtenez
rien parce que vous ne demandez pas ; vous demandez, mais vous ne recevez rien
; en effet, vos demandes sont mauvaises : puisque c’est pour tout dépenser en
plaisirs ». Il faut donc le noter correctement, l’efficacité de nos
prières réside forcément dans la cohérence de notre vie à ce que nous
demandons.
Dans un troisième moment, en puisant au cœur de
l’évangile nous notons le hiatus entre notre volonté et celle de Jésus. Le
drame de ce hiatus est que nous ne faisons pas concilier nos désirs à ce que
Jésus attend de nous ; nous ne savons pas accepter de passer par le chemin
par lequel le Seigneur veut nous faire passer. Et il est intéressant de
constater que pour solutionner ce hiatus, entre l’annonce de la passion, mort
et résurrection de Jésus, et la préoccupation des disciples en cours de chemin,
Jésus choisit de créer un hiatus assez peu ordinaire : il ne s’agit plus
de chercher à être servi qu’à servir, à être le premier de tous qu’à être le
serviteur de tous. Le monde à l’envers n’est-ce pas ? On comprend alors
que le premier n’est pas premier parce
qu’il est le plus en vue, mais parce qu’il est le plus porté à servir et que le
grand n’est grand que dans la mesure où il se fait petit !
Abbé Sylvain YAI, Togbin
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