DIMANCHE 11 AOUT 2024 / 19ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE / B
Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !
Nous connaissons, certainement ce refrain, qu’il
n’échappera pas à certains chœurs de prendre en ce dimanche : « J’ai
tant besoin de ton pain pour la route ; reste avec nous il est tard !
la nuit nous tient et la peur nous déroute ! Ce pain devient un
départ ». Comment ne pas y penser, en effet, après avoir entendu ce récit
du prophète Elie qui finit par cette belle affirmation : « Fortifié
par cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à Horeb,
la montagne de Dieu » ? Comment ne pas avoir besoin de ce pain que
Jésus, dans l’évangile, dit pouvoir nous donner la vie éternelle ? Comme
les dimanches précédents, nous allons, en méditant les textes que l’Eglise nous
propose en ce dimanche, faire ressortir quelques caractéristiques de ce pain.
Et aujourd’hui, nous voulons y voir une nourriture qui traverse tout notre
pèlerinage terrestre : elle est nécessaire pour relancer notre route, elle
nous donne la force de construire notre vie au service de nos frères et sœurs,
et enfin elle nous ouvre à la vie éternelle.
Avec la première lecture nous pouvons constater en
quoi le pain que Dieu a donné à manger à Elie lui a donné la force de tenir bon
pour toute sa marche vers la montagne du Seigneur. La nourriture lui a donné
des forces et a revigoré son ardeur et il a pu faire la traversée. Il faut
remarquer que l’intervention du pain de Dieu est advenue alors que le désespoir
et le découragement ont gagné l’homme de Dieu qui était en fuite du fait de
l’hostilité de son éternelle ennemie Jézabel. C’est au cœur de cette épreuve
que Dieu le rejoint avec le pain du réconfort. Pour avoir pris ce pain, Elie
voit sa route relancée, il pourra supporter l’âpreté de la route avec cette
nouvelle force qui lui a été communiquée. C’est aussi le pain dont tous,
chrétiens, nous avons besoin pour que de nos découragements et de nos
désespoirs, renaisse la force pour relancer notre marche. Oui, c’est avec ce
pain que nous pouvons reprendre la route pour aller où le Seigneur nous attend,
bien au-delà de ce que nous redoutons… Chaque fois que nous nous approchons de
la table eucharistique, nous entendons le Seigneur lui-même nous inviter :
"Lève-toi et mange, car il est long le chemin qui te reste".
Avec l’exhortation de Saint Paul dans la deuxième
lecture, l’on peut se demander à qui l’apôtre des Gentils s’adresse, pour rêver
d’un monde aussi suréaliste où amertume, irritation, colère, éclats de voix ou
insultes ne doivent plus avoir droit de citer ? Mais s’il est une faim que
le pain de Dieu cherche à combler, c’est bien la faim de la justice, de la
tolérance, de la joie et de la douceur dont notre monde souffre tant. C’est
bien là le pain qu’au-delà de la faim matérielle, nous devons chercher à
demander à Dieu pour que notre société s’en porte mieux. Tout chrétien, nourri
par le pain de Dieu, habité par l’Esprit de Dieu, doit cultiver ces vertus et
proposer à son tour, ces pains plus qu’utiles et indispensables pour notre
monde ! En bannissant tout ceci de notre entourage, et surtout de nos
cœurs, puisque c’est le lieu premier de combat, nous correspondrons
véritablement à l’Esprit qui habite en nous et dont voici les fruits : la
charité, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la foi, la
modestie, la continence et la chasteté (cf. Ga 5,22).
Dans l’évangile, à ses contemporains qui ne voient en
lui que le fils de Joseph, Jésus se révèle comme la réponse de Dieu aux
différentes situations précaires et fragiles dans lesquelles notre monde est
enrôlé. Il est descendu du ciel pour cela et en sa personne, en tant que Verbe
de Dieu et Pain de Dieu, il apporte au monde cette nourriture spirituelle à la
différence de la manne qui n’était qu’une nourriture matérielle. La manne est
une solution matérielle au besoin de l’homme. Voilà pourquoi ceux qui en ont
mangé ont eu faim et sont même morts. Mais celui qui mange la nourriture
spirituelle qu’est Jésus et qu’il nous donne, « le pain qui descend du
ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas ». C’est bien là le pain
des enfants de Dieu qui entrent dans l’éternité de la vie de Dieu parce que le
pain auquel ils ont part, est un pain qui vient du Seigneur du ciel.
Père Sylvain YAI, Granville.
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