JEUDI 15 AOUT 2024 / SOLENNITE DE L’ASSOMPTION DE MARIE
Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !
Nous sommes rassemblés dans cette splendide église dédiée à Notre Dame du Cap Lihou, en cette solennité de l’Assomption, pour que, unis à toute la nation française, en cette fête nationale, nous honorions Marie. Mais au-delà d’une nation qui fête, c’est toute l’Eglise, à travers le monde entier qui honore la Mère de Dieu. C’est ainsi, comme ici en France, en Italie, au Bénin, en Espagne, au Cameroun, en Australie, au Brésil, et partout où vit l’Eglise catholique, les voix de tous les chrétiens se lèvent pour chanter les merveilles de Dieu dans la vie de celle qu’il a comblée de grâce.
Nous voulons, nous aussi, dans cette église qui lui ai dédiée, contempler les merveilles du Seigneur dans la vie de son humble servante. La merveille que nous admirons aujourd’hui, de manière toute particulière, est celle dont elle a été comblée et qui lui a épargné la corruption corporelle. En effet, en cette fête de l’Assomption, nous reconnaissons et nous confessons que « la Vierge immaculée, préservée de toute tache de la faute originelle, au terme de sa vie terrestre, fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps et elle fut exaltée par le Seigneur comme Reine de l'univers afin de ressembler plus parfaitement à son Fils, Seigneur des seigneurs et vainqueur du péché et de la mort ». Voilà ce que notre foi confesse et voilà ce que nous célébrons aujourd’hui.
Célébrer l’Assomption de Marie est une démarche de foi et une démarche tout à fait logique. En effet, dire que Marie « fut élevée à la gloire du ciel en son âme et en son corps » est en corrélation avec un autre dogme que nous célébrons le 08 décembre : celui de l’Immaculée Conception. Oui en considérant que Marie est conçue sans péché, nous assumons qu’elle n’est pas affectée par la désobéissance et donc par la conséquence de cette désobéissance : la mort. Rappelons-nous que la mort est la malédiction liée au péché de la désobéissance et que c’est du fait de ce péché que la mort est entrée dans le monde (Cf. Rm 5,12). Si donc elle n’est pas entachée par les souillures du péché, elle ne pouvait donc pas être comptable des affres de la mort. On comprend donc pourquoi Dieu préserve son corps de la dégradation, elle qui n’a pas connu la corruption du péché. La mort ne pouvait pas avoir d’emprise sur elle, puisqu’elle n’a pas donné prise au péché dans sa vie.
De plus, comment comprendre que celle qui a donné vie à la Vie ne puisse pas bénéficier de la vie dans la gloire de son Fils ? La solennité de l’Assomption en effet nous donne d’admirer comment a été récompensée celle qui, sans autres détours et sans autres considérations, a prêté ses entrailles et porté celui qui porte tout. Nous savons attendre de nos bonnes actions des récompenses à la mesure du bien que nous avons fait. Quel autre bien pouvons-nous imaginer ou quelle récompense pouvons-nous penser que Dieu pouvait faire pour Marie, et qui soit assortie avec son FIAT si ce n’est cette exemption de la corruption de son corps… Ses entrailles purifiées et honorées par le passage du Fils unique de Dieu peuvent-elles souffrir d’être souillées par la corruption de la terre ? La terre peut-elle retenir et se nourrir de celle qui a porté celui que la terre n’a pu retenir captif ? En confessant que Marie a été élevée corps et âme dans la gloire de son Fils, nous affirmons concrètement qu’elle a partagé la victoire de son Fils sur le mal. Et c’est en cela que la réalité de l’Assomption est une bonne nouvelle pour nous les hommes.
Avec Marie qui rentre dans le sanctuaire du ciel, la distance entre la terre et le ciel est annulée. Cette assertion peut se comprendre sous deux angles. D’une part, en entrant au ciel, c’est avec son humanité qu’elle est entrée au ciel, introduisant ainsi toute notre humanité dans le sein de Dieu. Du coup, nous pouvons vivre dans l’espérance que nous aussi, si nous passons par les chemins de l’obéissance et du fiat, nous sommes promis à connaître la gloire du ciel. Désormais, connaissant par Marie, le chemin qui mène au ciel, c’est-à-dire, ce que nous avons à faire pour y accéder, le pèlerinage devient plus rapide et plus alerte ; ce n’est donc plus une utopie que de rêver d’aller au ciel. D’autre part, ayant Marie au ciel, la distance qui relie la terre au ciel est réduite, sinon annulée, du fait que par son intercession, elle qui se tient près de son Fils et qui partage sa gloire et son règne, elle le chemin par lequel nous pouvons atteindre le cœur de son Fils. Et c’est ce que les plus grands dévots de Marie ont compris, eux qui savent si bien passer par Marie pour obtenir rapidement ce dont ils ont besoin de la part de son Fils.
Frères et sœurs dans le Christ ! Notre espérance chrétienne est aussi là : nous espérons, un jour, au terme de notre pèlerinage terrestre, être admis aux côtés de Marie et de son Fils. Nous pouvons avoir l’assurance que la chose est tout à fait possible. Nous n’avons pas à regarder Marie comme une étoile inaccessible. Sa destinée glorieuse nous est promise ; mais nous ne pouvons l’obtenir que dans la mesure où nous essayons de donner forme à notre existence, comme un OUI à la volonté du Père et au service attentionné de nos frères et sœurs. Voilà la Bonne Nouvelle que nous accueillons et célébrons en cette fête de l’Assomption. La vraie raison pour laquelle Marie a bénéficié sans tarder des fruits de la Rédemption, nous est donnée dans le Magnificat que nous avons entendu dans l’évangile de ce jour. Ce chant prophétique du Peuple de Dieu, n’est pas une exaltation passagère et fugace, mais il met en relief la manière d’exister de Marie en totale fidélité au OUI qu’elle a prononcée à l’appel du Seigneur.
Le chemin pour aller la rejoindre, c’est donc évidemment notre fidélité à la Parole de Dieu, au service de nos frères et à la bonne pratique chrétienne, héritage que la France a si tant chéri au fil des siècles.
Père Sylvain YAI, Granville
Bonjour Abbé. Merci beaucoup pour le message. Bon séjour à toi.
RépondreSupprimer