DIMANCHE 07 JUILLET 2024 / 14ème DIMANCHE DU
TEMPS ORDINAIRE / B
Frères
et sœurs dans le Christ, bonjour
En ce 14ème dimanche du temps ordinaire de
l’année B, nous méditons des textes qui nous présentent la mission du prophète.
Et de chaque lecture, je voudrais nous proposer de retenir une caractéristique
de la vie et de la mission du prophète.
Dans la première lecture, Dieu n’a pas eu
l’hypocrisie, de donner des illusions à Ezéchiel. Il lui dit tout de suite ce
qui l’attend : « Fils d’homme, je t’envoie vers les fils d’Israël, vers
une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. Jusqu’à ce jour, eux et leurs
pères se sont soulevés contre moi ». Le prophète sait donc à quoi s’en
tenir désormais. Il comprend qu’appelé par le Seigneur, il ne va pas pour
autant à un festin, mais devra affronter la dureté du cœur du peuple à qui on
pourrait diagnostiquer « une rébellion congénitale ». Il s’agit d’un peuple
si rebelle que le prophète, à n’en pas douter, aura fort à faire pour se faire
entendre et justifier son autorité. Mais face à cette difficulté, il est beau
d’entendre comment finit notre texte du jour : « Alors qu’ils
écoutent ou qu’ils n’écoutent pas – c’est une engeance de rebelles ! – ils
sauront qu’il y a un prophète au milieu d’eux ». Belle assurance qui
tranquillise certainement le prophète ! Dieu fait le travail avec lui. Le
verset qui suit tout de suite ce passage conforte le prophète : « Et
toi, fils d’homme, ne les crains pas, ne crains pas leurs paroles. Ils sont
pour toi épines et ronces, tu es assis sur des scorpions. Ne crains pas leurs
paroles ; devant eux ne t’effraie pas … ». Peut-il entendre celui qui
l’envoie en mission parler ainsi et continuer de douter de son accompagnement
et de son soutien ?
Dans la deuxième lecture, Saint Paul fera aussi
l’expérience des difficultés inhérentes à la mission. Cette fois-ci il ne
s’agit pas de rébellion venue de la part des hommes envers qui il est envoyé,
même si cela n’a pas manqué dans la mission de Paul – rappelons-nous :
« Trois fois j'ai été battu de verges, une fois j'ai été lapidé, trois
fois j'ai fait naufrage, j'ai passé un jour et une nuit dans l'abîme » (2 Co
11,25) – mais il s’agit d’une rébellion à l’intérieur de lui-même. Alors
l’envoyé de Dieu a compris qu’il n’est pas appelé parce qu’il est tout à fait
digne, mais il peut faire l’expérience de Jésus qui le rassure : « Ma
grâce te suffit, car ma puissance donne toute sa mesure dans la
faiblesse ». Rassuré, il est désormais plus que jamais galvanisé et
désormais ayant vaincu ce qui fait son tourment, il comprend que le Seigneur ne
tient pas compte de ses faiblesses ; il les assume plutôt pour sa mission.
Dans l’évangile, Jésus fait face au jugement des gens
de son village qui ne sont pas disposés à reconnaître en lui l’envoyé de Dieu,
mais qui ne voient en lui que le fils du charpentier. Tout commence par une
question : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse
qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses
mains ? N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie… ». Voilà le
lit dressé pour un échec qui n’a pas raté. Si Jésus avait déjà rencontré des
oppositions, ici, c’est bien pire, il essuie un véritable échec : au point
de ne même plus pouvoir accomplir un seul miracle ; son propre village le
refuse ; et dubitatifs au début, ils finissent peu à peu à être vertement
hostiles.
Frères et sœurs bien aimés dans le Seigneur, nous
sommes tous envoyés en mission et notre baptême nous a constitués prophètes. Au
cœur de notre monde, nous devons pouvoir exercer notre ministère d’envoyés de
Dieu, tout en étant conscients que la mission ne sera pas facile. Le témoignage
de notre vie – manière par excellence pour nous d’être prophètes – rencontrera
des adversités et rébellions. Notre indignité cherchera à nous convaincre de
nous décourager. Mais comme à Ezéchiel et avec Paul, nous avons l’assurance que
le Maître de la mission, n’est pas loin de nous et qu’il nous savait pauvres et
faibles. C’est donc lui qui fera le travail avec nous. Notre mission
portera-t-elle de fruits de foi ? Peut-être nous faut-il avoir l’attitude
de la petite Bernadette de Lourdes qui disait : « Je ne suis pas chargée de
vous faire croire mais de vous dire » !
Père Sylvain YAI, Somè
Message bien saisi. Merci pour tout. Excellente journée dominicale et très semaine de travail Abbé.
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