DIMANCHE 21 JUILLET 2024 / 16ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE / B

Frères et sœurs dans le Christ, bonjour !

En ce dimanche, nous sommes heureux de la bonne nouvelle que les textes nous annoncent : Dieu, lui-même, prend soin de nous. De belles expressions de cette prévenance de Dieu retiennent notre attention : dans la première lecture, nous pouvons écouter avec bonheur le Seigneur nous dire : « je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassées. Je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront ». En effet, là où les hommes (les pasteurs) ont fait défection pour le malheur du peuple, le Seigneur promet de s’investir pour la joie et le bonheur de ceux qu’il a choisis. La déception du Seigneur face à l’agissement de ceux qu’il a placés à la tête des siens est justifiée par leur égoïsme et leur égocentrisme : « Quel malheur pour vous, pasteurs ! Vous laissez périr et vous dispersez les brebis de mon pâturage - oracle du SEIGNEUR ! C'est pourquoi, ainsi parle le SEIGNEUR, le Dieu d'Israël contre les pasteurs qui conduisent mon peuple : Vous avez dispersé mes brebis, vous les avez chassées, et vous ne vous êtes pas occupés d'elles ». Cette plainte, ainsi libellée est largement plus détaillée dans le livre du prophète Ezéchiel : « Fils d'homme, prophétise contre les pasteurs d'Israël, prophétise. Tu leur diras : Pasteurs, ainsi parle le Seigneur. Malheur aux pasteurs d'Israël qui se paissent eux-mêmes. Les pasteurs ne doivent-ils pas paître le troupeau ? Vous vous êtes nourris de lait, vous vous êtes vêtus de laine, vous avez sacrifié les brebis les plus grasses, mais vous n'avez pas fait paître le troupeau. Vous n'avez pas fortifié les brebis chétives, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée. Vous n'avez pas ramené celle qui s'égarait, cherché celle qui était perdue. Mais vous les avez régies avec violence et dureté. Elles se sont dispersées, faute de pasteur, pour devenir la proie de toute bête sauvage ; elles se sont dispersées. Mon troupeau erre sur toutes les montagnes et sur toutes les collines élevées, mon troupeau est dispersé sur toute la surface du pays, nul ne s'en occupe et nul ne se met à sa recherche ». Ce sera, certainement à tort, que nous étiquèterons les pasteurs ordonnés comme les seuls concernés par cette diatribe de Dieu. Elle peut et cherche à s’adresser à nous tous, en tant que nous avons la charge des uns et des autres. Elle s’adresse aux responsables politiques qui savent si bien profiter de leur position pour se jouer de leur peuple, pour se tailler la part de lion dans les affaires et les richesses destinées pour le bien de tous. Elle s’adresse à tous les responsables à divers niveaux qui, au lieu de se donner pour la cause des brebis, se donnent les brebis pour leurs causes. Elles s’adressent aussi aux parents qui négligent si tant l’éducation de leurs enfants se réfugiant sous la fallacieuse excuse du relativisme dans lequel notre monde nous embrigade. Cet avertissement du Seigneur doit sonner fort dans nos oreilles et provoquer le changement de paradigme.

Mais au-delà de cet avertissement, le Seigneur nous donne, dans les textes de ce dimanche, de l’assurance, lui qui ne peut pas souffrir de voir ces enfants abandonnés « comme des brebis sans berger ». Et voici la promesse qu’il nous fait : « je rassemblerai moi-même le reste de mes brebis de tous les pays où je les ai chassées. Je les ramènerai dans leur enclos, elles seront fécondes et se multiplieront. Je susciterai pour elles des pasteurs qui les conduiront ; elles ne seront plus apeurées ni effrayées, et aucune ne sera perdue - oracle du SEIGNEUR ». Pour faire aboutir son dessein de salut de son peuple, Dieu nous fait trouver en Jésus le Berger vrai et unique qu’il nous faut. C’est lui, comme nous pouvons l’entendre dans la deuxième lecture, qui est le principe de notre unité et de notre paix. Oui la paix, c’est la première victoire que Jésus nous apporte dans nos relations les uns avec les autres et c’est de cette paix qu’il veut que nous soyons les hérauts. Jésus est admirable lui qui fait notre paix, tant avec Dieu qu’entre nous-mêmes. Il est d’autant plus admirable parce qu’il nous fait comprendre dans l’évangile de ce jour que la meilleure paix que nous avons à offrir c’est celle que nous avons réussi à offrir à nous-mêmes. « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu ». Le nouveau berger, de toute une autre trempe, que nous avons en Jésus est justement celui qui ne nous submerge de fardeau, qui ne nous épuise pas, qui ne nous en demande pas plus que nos forces peuvent porter. Il est plutôt celui qui nous dit que son fardeau est léger et son joug est facile à porter.

Plusieurs de nos contemporains ploient sous le joug des gourous qui promettent un bonheur jamais obtenus et s’offrent des maîtres prometteurs de chimères qui savent se tailler les bonnes parts et les spoliant jusqu’au dernier sou… A tous ceux-là et à nous tous, Dieu veut avoir cette parole d’espérance et de libération que, comme Juda, nous serons sauvés et nous habiterons en sécurité.

Père Sylvain YAI, Granville.


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