DIMANCHE 12 MAI 2024 / 7ème
DIMANCHE DE PAQUES
Frères et sœurs en
Christ, bonjour !
Nous avons écouté dans
l’évangile de ce dimanche, un extrait de la prière sacerdotale de Jésus. Cette
prière est comme un testament spirituel dans lequel Jésus prie son Père pour
ses disciples et pour tous les chrétiens qui croient aujourd’hui grâce à leur
témoignage. C’est donc aussi une grande prière d’intercession au cœur de
laquelle Jésus demande un certain nombre de grâces pour ses disciples. Jésus
prie pour certains défis qu’ils devront relever pendant qu’il ne sera plus avec
eux. Dans la portion de ce dimanche, retenons-en trois.
Le premier défi pour
lequel Jésus prie est celui de l’unité. « Père saint, garde mes disciples
unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme
nous-mêmes ». Jésus a travaillé, comme lui-même le témoigne, à ne perdre
aucun de ceux qui lui ont été donnés. Il les a gardés unis dans le nom du Père.
Ce soin de la part de Jésus pour l’unité de ses membres est appelé à être
continué. Cette unité est la communion des disciples à l’amour de Jésus et de
son Père, grâce à l’Esprit Saint. Elle est la condition sine qua non à la
réussite de leur mission : témoigner communautairement de l’amour de Dieu.
Aujourd’hui où l’indifférence et l’autosuffisance menacent l’unité, cette
prière invite les chrétiens à travailler particulièrement à l’œcuménisme, afin
que, même au cœur de nos différences, l’évangile de l’unité soit vécu et
annoncé.
Le deuxième défi est
celui de la joie. « Je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en
eux ma joie, et qu’ils en soient comblés ». Le démon de la tristesse,
après celui de la division, est le piège que les disciples du Christ doivent
éviter. La victoire de Jésus ayant tout vaincu en nous et pour nous, doit nous
procurer une joie toujours renouvelée. La joie dont nous sommes comblés est la
marque de notre part à cette victoire du Christ. A plusieurs reprises, nous
avons entendu Jésus inviter ses disciples à une joie parfaite. Aujourd’hui où
tant d’occurrences provoquent stress, détresse et tristesse, nous les chrétiens
nous devons travailler à offrir au monde la joie, la paix, celles véritables
que le monde ne peut trouver en lui-même, mais que nous pouvons leur donner de
la part de Jésus. Cette joie n’est pas à donner simplement, mais d’abord à
vivre par nous-mêmes. D’ailleurs, comment donner une joie dont on ne vit
pas ? Jésus ne demande pas à son Père de nous retirer du monde pour que
nous allions avoir notre joie ailleurs. C’est au cœur du monde et dans les
défis de notre monde que nous devons exprimer notre joie. Mgr Coffy
disait : « les croyants ne vivent pas une autre vie que la vie
ordinaire, mais ils vivent autrement la vie ordinaire » Il ne s’agit donc
pas de mépriser le monde, notre vie quotidienne, les gens que nous rencontrons,
les soucis matériels, l’argent et toutes les réalités humaines ; il s’agit au
contraire d’habiter ce monde pour le transformer de l’intérieur. Le Père
Teilhard de Chardin disait « on ne convertit que ce qu’on aime ».
Le troisième défi est
celui de la vérité. « Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est
vérité ». Le démon du mensonge qui entretient la confusion et l’ambiguïté,
les compromissions et les injustices, voilà celui contre qui Jésus demande au
Père de nous garder. La mission de Jésus a été de nous conduire vers la vérité
toute entière. Et comme ses disciples, nous devrons travailler à dire la vérité
et à faire la vérité. Aujourd’hui, on pourrait dire : que nous apprenions
à penser différemment, en ne s’accrochant pas, de suite, à l’avis le plus
populaire sur les réseaux sociaux, mais que nous mettions du temps à part pour
ne pas se contenter de discours pré-mâchés et vérifier sur quel fait réel se
basent ces discours, et surtout référer ces discours à ce que nous apprend et
dit Jésus qui est la Vérité.
Au total, sœurs et frères
dans le Seigneur, pour notre témoignage de foi, l’évangile de ce jour nous
propose qu’il se joue sur le terrain de l’unité, de la joie et de la vérité. Travaillons
donc, comme chacun peut, dans les conditions qui sont les siennes, à les faire
croître dans nos communautés et dans nos familles.
Père Sylvain YAI, Somè
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